L'actu d'Arvalis Surveiller la présence de pucerons pour intervenir en végétation
Différentes espèces de pucerons (Rhopalosiphum padi, Sitobion avenae, Schizaphis graminum, Metopolophium dirhodum…) sont capables de transmettre les virus de la jaunisse nanisante de l'orge (JNO). Aucune lutte ne peut être engagée contre ces virus quand la plante est infectée. La lutte repose donc sur des techniques culturales préventives et sur la lutte insecticide, par la protection des semences ou le traitement en végétation. L’automne 2015 a montré que des infestations même tardives pouvaient occasionner des dégâts significatifs. La vigilance reste donc de mise tant que les conditions restent favorables aux pucerons.
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La lutte génétique reste peu développée, malgré différents travaux conduits depuis de nombreuses années. Très récemment, quelques nouvelles variétés d’orge tolérantes à la JNO ont été inscrites au catalogue. Les résultats des essais d’évaluation par Arvalis - Institut du végétal témoignent de leur bon comportement mais, face à des infestations soutenues, des pertes de rendement peuvent être observées pour ces variétés non indemnes de virus (de l’ordre de 9 q/ha pour Amistar sur 6 essais, campagnes 2013 à 2016).
Une protection des semences efficace
La protection insecticide des semences à base d’imidaclopride (Gaucho 350, Gaucho Duo FS) présente une très bonne efficacité vis-à-vis des pucerons. Ce traitement est notamment justifié sur les semis précoces et sur orge, espèce à forte sensibilité JNO. Lors des essais des deux dernières campagnes (figure 1), soumis à infestations significatives et prolongées, Gaucho 350 (ou Gaucho Duo) a confirmé sa forte efficacité avec un gain de rendement atteignant 53 q/ha sur 6 essais (dont 5 sur orge). Le nouveau traitement Nuprid 600 FS, conduisant aux mêmes apports d’imidaclopride a conduit à des performances similaires.
Cette protection peut s’étendre jusqu’au stade 4-5 feuilles environ, mais elle n’est pas totale face à des infestations tardives. Sur ces mêmes essais de 2015 et 2016, avec des semis précoces et des infestations prolongées, l’application d’un traitement insecticide relais (Karaté Zéon) au stade début tallage a permis d’accroître le rendement de près de 5 q/ha, avec un gain variable selon les situations. Ces résultats soulignent la nécessité de prolonger la surveillance lors des automnes doux et ensoleillés qui peuvent favoriser une activité relativement tardive des pucerons dans un contexte de croissance rapide des céréales.
Intervenir en végétation au bon moment
Les insecticides appliqués en végétation sont essentiellement des pyréthrinoïdes (figure 2). Ils agissent par contact et ne protègent pas les nouvelles feuilles formées après le traitement. Ainsi, une application trop précoce est une assurance illusoire car elle ne permettra pas de lutter efficacement contre les infestations à venir. L’observation des insectes dans la parcelle est donc essentielle pour déclencher le traitement insecticide au moment le plus opportun. Ces observations sont à réaliser minutieusement, par beau temps, et ce dès la levée en l’absence de protection insecticide des semences.
Traiter dès que 10 % des plantes sont habitées et ne pas laisser séjourner les pucerons
Il est recommandé d’intervenir quand 10 % de plantes portent au moins un puceron. En dessous de ce seuil, il est conseillé de ne pas laisser séjourner les pucerons plus de 10 jours sur la parcelle : même peu nombreux - et donc plus difficilement observables, notamment par temps pluvieux -, ils peuvent occasionner de graves dégâts suite à une présence prolongée.
Et au-delà du premier traitement, il est nécessaire de ne pas relâcher la surveillance quand les conditions sont favorables à de nouvelles infestations, même tardives car les plantes restent sensibles à l’infection jusqu’au stade fin tallage environ.
Ainsi sur les essais Arvalis - Institut du végétal conduits en 2015 et 2016 (figure 1), le traitement insecticide Karaté Zéon, appliqué à 10 % de plantes habitées, a permis un gain de 41 q/ha. Mais face aux infestations tardives, seule une lutte renforcée avec une deuxième application (début tallage) a permis d’atteindre un rendement proche de celui acquis avec la protection insecticide des semences.
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